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Aujourd’hui l’évolution des pratiques et des politiques de transformation des lieux réinterroge à la fois le dessin, le design – entendu comme processus de conception global et à différentes échelles – et le projet spatial dans leur organisation traditionnelle. L’affirmation des démarches de concertation, de participation ou de co-conception ont ouvert la recherche sur d’autres formes d’expression et d’élaboration du projet spatial. dans l’objectif de rendre transmissibles et partageables les données complexes relevées sur le terrain les outils issus des arts de la représentation graphique et visuelle s’ajoutent aux démarches et outils issus de la tradition des sciences sociales (enquête, entretien, récit, …)
Ces compétences en matière de représentation graphique et constituant le socle des arts de l’espace sont appelées à évoluer du fait de ces nouvelles pratiques et exigences. Quelles sont ces évolutions ? Quelles sont les nouvelles orientations du dessin, mais aussi du design – entendu comme processus – et du projet spatial ?
L’attention sera ici portée sur le thème du projet urbain, territorial et paysager, et de manière plus spécifique sur les espaces ouverts. La notion d’espace ouvert a émergé dans un premier temps par rapport au contexte urbain. Identifié à un secteur urbain ou périurbain non bâti, délaissé ou occupé par des pratiques productives ou par des activités transitoires, l’espace ouvert est reconnu comme l’espace public par excellence, concerné par des projets de parcs et jardins, par des dispositifs de protection ou de production, publics ou privés, permanents ou transitoires. Actuellement, dans le contexte de métropolisation et l’émergence de nouveaux territoires, l’espace ouvert est identifié aussi à des secteurs territoriaux plus vastes à caractère rural. Dans ce contexte il se voit accréditer souvent un rôle structurant dans la configuration des territoires métropolitains et extra-métropolitains.
Issue de la pensée et de la pratique aménagiste, la notion d’espace ouvert ne cesse aujourd’hui d’intéresser d’autres professionnels comme géographes ou artistes aussi bien que des associations habitantes ou des catégories professionnelles concernées par la production agricole ou forestière. Pour les uns, il représente le lieu d’une urbanité retrouvée ou réinventée, pour les autres il devient l’objet de revendication s’opposant tant à l’urbanisation diffuse qu’au système socio-économique qui la soutient. Si dans le cadre urbain la configuration des espaces ouverts tend encore à être articulée à la forme continue du bâti, suivant un dessin plus ou moins tenu, dans les cadres périurbain et rural, le dessin tend de plus en plus vers un non-dessin, il cède le pas à des configurations davantage liées aux langages formels en présence, aux pratiques spécifiques. Quelle est l’évolution de la relation entre dessin- design-projet dans ce contexte spécifique ? Cette évolution participe-t-elle au renouveau des outils de représentation et de reconfiguration des lieux et des territoires ?
Ce colloque se situe dans le contexte contemporain du renouveau global et transdisciplinaire. Il questionne l’élaboration du projet à la fois spatial, social et politique des territoires contemporains et le devenir de la représentation graphique et non discursive à travers la confrontation de savoirs et de pratiques issus de traditions disciplinaires diverses.